Test d'Amanda O'Nilley [Ok par Destiny]

Silence … Cette chose habituelle qui passe son temps à m'englober. Ce « truc » qui est là, à me guetter, à chaque pas que je fais. Je ne saurais dire pourquoi il est là mais ce dont je suis certaine est qu'il ne me lâchera pas de sitôt. Non. Il a l'air attaché à moi, comme si j'étais sa proie, juste la sienne. Et ça … ça m'énerve au plus haut point. Mon poing s'étala avec fracas sur la table. Un simple mot voulait s'échapper de mes lèvres et de ma gorge. Mais ni l'un ni l'autre n'étaient prêts à le laisser sortir. J'étais trop bien éduquée pour. Finalement, je portais mon attention sur autre chose ou plutôt sur quelqu'un d'autre. Ma vie d'ermite – ou plutôt de revenante car, en l'état des choses, j'étais censée être décédée – m'avait menée à cela, cet endroit affreusement sombre par moment que tout le monde appelait souterrain. Je souhaitai, depuis que j'avais atterri ici bas, remonter là-haut, pour revoir la lumière du jour. Ou plutôt la lumière d'un jour incertain, d'un jour qui périssait – se meurtrissait, carrément – sous le courroux des guerres qui ne demandaient qu'à tout écraser. Oui … tout se finirait extrêmement mal et cela, la plupart des personnes haut-placées dans ce monde étaient complètement « je-m'en-foutistes » de ça. Comment pouvait-on voir la terre mourir sans rien faire ?! Comment osait-on la détruire d'autant plus ?!

Ils ne se rendaient pas compte de leurs erreurs. Au contraire, ils les croyaient bonnes, au point de perpétrer le massacre. Ils ne voyaient pas qu'ils amenaient à la destruction un lieu sacré, qui ne se recréerait jamais. Un endroit vulnérable. Non, ils étaient tellement aveugles que …

« RAH ! J'enrage ! Sont-ils si inconscients et si bêtes que ça ?! »

Je soupirai longuement, en proie à cet incroyable sentiment d'amertume. J'étais profondément énervée. Au point que je me répétai sans cesse et que je ruminai les mêmes paroles depuis un certain moment. Toutes les personnes autour de moi tournèrent leurs yeux sur mon corps, me toisant comme si j'avais fait quelque chose de mal. Ici, j'étais connue comme une personne totalement folle, ou plutôt capable de tout. Je parlais tout le temps. Chaque être qui avait le malheur de s'attirer mes foudres finissait totalement écrasé sous le poids d'une chose qui n'était pas censée lui arriver. Il n'avait qu'à pas me chercher, c'est tout. Enfin, je m'égare. Je soupirai longuement et repartis ruminer des vengeances et des énervements dans mon coin, grognant à quiconque me demandant si j'allais bien. Qu'est-ce que ça leur faisait si j'allais bien ou non, hein ? Ils n'avaient pas à s'en faire pour moi, c'était juste une crise d'énervement passagère. Sauf que là, elle était justifiée. Je ne vais cependant pas épiloguer, vous aurez comprit que ce qu'il arrivait au-dessus – c'est ainsi qu'elle appelle la surface de la terre – était totalement incroyable. Qui plus était, rien n'était fait pour arranger les choses, au contraire, tout était mit en œuvre pour les détruire. Un grognement sourd s'échappa d'entre mes lèvres.

Je m'assis, après avoir marché durant un bon bout de temps, dans un endroit bien noir, à penser à tout cela, me replongeant dans ce précipice effroyable qu'étaient les souvenirs. Ces petites bêtes incroyablement méchantes qui pouvaient nous ronger jusqu'à la moelle. Je revis mon père, ma mère … avec un visage inconnu, que je n'avais jamais vu. Un visage noir, tout simplement. Il n'y avait ni yeux, ni bouche, ni nez … aucun signe qui me disait que c'étaient eux. Pourtant, mes sentiments me guidaient sur la voie. Ils étaient mes parents, dans une subconscience totale. Ils étaient ceux qui m'avaient générée … mais qui avaient payé, de manière injuste, pour un crime qui n'en était pas un. M'enfin … je ne voulais pas continuer la torture mentale que je m'infligeai. Peut-être étais-je masochiste sans m'en rendre compte ? C'était fort probable, à dire vrai … enfin bon.

Je me relevai et soufflai longuement. Je me mis aussi en tête de changer ce monde qui dérivait encore plus profondément que jamais. J'avais déjà en tête de le faire depuis longtemps mais peu à peu, cela s'amplifiait. Un sourire sur le visage, je revins à ma place, radieuse. Mes pairs ne bronchèrent pas, me laissant m'installer tranquillement et recommencer à chercher une véritable occupation. Je roulai encore mes vengeances, imaginant des choses de plus en plus farfelues. Je passai d'une balle en pleine tête à un suicide forcé en traversant la magnifique idée de l'empoisonnement. Évidemment, il y avait aussi l'idée de lui enfoncer malencontreusement un pieu en plein ventre, le fait de le laisser mourir de faim … enfin, mon esprit était si porté sur des solutions morbides et toutes plus intéressantes les unes que les autres que je pensais à tout faire en même temps, jouant avec son cadavre ou continuant le massacre en en attaquant d'autres. En attendant, je devais tout de même peaufiner ma manière de me battre car, après tout, me lancer dans une bataille contre un tel homme n'était pas de tout repos, en sachant également qu'il n'était pas seul, que ses lapins viendraient le suivre.