{fini} And what lies beneath? [Pv Quinn]

J'ouvrais péniblement un œil, les choses étaient encore confuses pour moi. Mais je savais que Drake avait été touché pendant le tremblement de terre et je n'aimais pas ça. Je m'en voulais que ça me touche autant, mais c'était pourtant bel et bien le cas. J'essayais de demander à la floppée de médecins qui s'affairaient toujours autour de moi, mais soit je n'avais aucune réponse, soit j'avais des sourires génés soit on me disait de me reposer. Parce que je ne m'étais pas assez reposée? J'en étais déjà à cinq mois de grossesse. J'étais devenue grosse et je ne pouvais pas bouger. J'en avais marre, ras le bol plus que ras le bol. J'étais inquiète. Et personne ne voulait rien me dire. J'étais sur les nerf et j'avais l'impression que ma schizophrénie commençait de plus en plus à se révéler, ce qui m'inquiétais un petit peu.

Je fermais les yeux, j'étais sure que je n'avais pas besoin de tout ces médicaments, mais ils voulaient me clouer au lit et que je reste amorphe, pour le bien des bébés. Cette grossesse devenait un vrai calvaire et j'en avais à peine dépassé la moitié. Le pire était à venir. J'avais essayé de regarder les emballages quand O'Brian me les avait montrés et en effet certains n'étaient que des décontractant dont je n'avais pas besoin. Comme si j'avais envie de faire du mal à mes enfants!? Je soupirais et essayait faiblement de les repousser, leurs bras qui s'affairaient autour de moi, constantes variables, le battement des cœurs des petits. Deux petites files, j'avais connu le sexe des enfants il y a peu de temps. Bien sûr c'est jamais sûr mais c'était déjà ça.

Les coups portés à la porte me sortirent de ma torpeur et mes réflexions et je regardais qui venait d'entrer, peut être que c'était des nouvelles de Drake. Mais non c'était une femme … je reposais ma tête sur l'oreiller et écoutait tout de même la conversation. Ainsi c'était elle mademoiselle Cadigan dont j'avais entendu du bien de la bouche d'O'Brian? Je ne tournais néanmoins pas la tête. Je ne savais pas trop quoi penser. Est ce qu'envoyer une seule personne pour s'occuper de moi n'était pas un moyen de m'endormir … * C'est ça Harleen, en plus de schizo ajoute la paranoïa! * * La ferme Quinn! *
J'entendais les autres médecins qui partaient et tournais enfin vers la jeune femme qui se retournais vers moi et me tendais, la main. Réticente je lui serrais la main et j'avais envie de lui dire qu'elle n'avais pas a réciter la leçon qu'on lui avait apprise, je savais qui elle était. Je lui adressais un petit signe de tête pour la saluer.

« Comment va Drake? » demandais-je soudain. « Est ce qu'il s'est bien remis du tremblement de terre? », pourquoi est ce qu'il n'était pas venu me voir? Parce qu'il ne voulais pas m'inquiéter? Ca avait eu l'effet inverse pourtant. * Putain Quinny on s'en fout de Drake! * * on s'en fout pas du père de nos enfants Harleen! *

« Pas trop mal si ce n'est que ces foutus décontractant musculaires et anti -douleurs faisaient effet après l'accident mais que je n'en ai plus du tout besoin maintenant ils me shootent complètement. Je pense également que vous voudrez supprimer la petite dose d'aspirine que j'ai chaque jour afin d'éviter le risque de malformations pour les enfants. J'ai eu beau le leur dire, ils ne m'ont pas écouté. » je la regardais, bien sûr que je la testais mais elle me demandais comment je me sentais, je lui répondais.

Pour la première fois depuis ces deux semaines que le tremblement de terre s'est passé j'avais enfin des réponses. Même si elles avaient été négatives elles m'auraient fait du bien, ce qui était le pire n'était pas les mauvaises nouvelles mais tout simplement l'absence de nouvelles. Il avait été blessé dans le tremblement de terre et devait la vie à O'Brian. Je fis la moue, cet O'Brian n'était pas si terrible que ça aparemment au final. * QUINNY, c'est ton ennemi E-N-N-E-M-I!!! * * putain Harleen ferme la! * je souris un peu bêtement mais j'étais tellement heureuse de savoir qu'il allait bien qu'il se portait bien. Je me sentait idiote, mais j'avais décidé de ne plus me battre contre ces choses qui me poussaient à aimer ou en tout cas ressentir quelque chose pour notre Commandeur. Mais je priais pour qu'avec l'accouchement elles partent également. * Il a fait et t'a fait des choses horribles Quinny, comment est ce que tu peux l'effacer comme ça de ton esprit! * je fermais les yeux ce sourire béat toujours aux lèvres * Essaye d'avoir des enfants avec le Commandeur Harleen et tu comprendras, essaye déjà d'avoir des enfants tu n'en auras jamais tu le sais alors fous moi la paix! * j'ouvrais les yeux et la regardais « Pourquoi il n'est pas venu nous voir alors? » * Nous? Merci bien Quinn mais ne me compte pas la dedans! * * Pas toi Harleen, les enfants et moi! * je posais ma main doucement sur mon ventre et respirais doucement, j'en avait marre de ces fils et tubes qui me parcouraient.

Je ne pus m'empêcher de sourire en l'entendant me répondre aussi habilement, au moins elle ne me considérait pas comme une débile. « Au moins quelqu'un qui est d'accord avec moi ici … » dis-je en souriant un peu plus largement, mais ce sourire fut stoppé net en entendant ses paroles suivantes. Ma santé mentale? Je la regardais d'un air outrée. « Vous êtes médecin ou psychiatre? » demandais-je brutalement et ça n'était pas un changement d'humeur cette fois-ci. J'avais trouvé la question déplacée et vexante pour quelqu'un que je ne connais que depuis même pas cinq minutes. « Mais c'est vrai que ça ne compte plus … » dis-je doucement me disant qu'au final si on m'avait enlevée il y a cinq ans – bientôt six – c'était certainement parce que le gouvernement ne voulait pas risquer d'avoir des psychiatres qui analysent les choses, ça n'entrerait pas dans les plans prévus pour l'avenir.

Je détournais la tête. Quinn ou Harleen? * Alors ça si ça n'est pas une colle c'est quoi Quinn? Alors tu es qui? Harleen? Quinn? * je me raclais la gorge et tournais mon regard vers elle quelques secondes. « Je ne sais pas. Appelez moi Chambre 3 c'est bien mon numéro de chambre? » je baissais une nouvelle fois les yeux et regardais mon ventre, il était énorme, et dire que je n'en étais qu'a cinq mois de grossesse. Je posais mes mains dessus et sourit doucement en sentant en mon corps que ça bougeait, pas encore assez pour qu'on le sente à la surface de mon ventre, mais assez pour que moi je le ressente.

Je levais les yeux vers elle quand je sentis un poids d'un côté du lit. Elle venait de s'asseoir à mes côtés et déballait du maquillage. Je la regardais sans comprendre. Puis elle me demandais de me relever. « Heu je ne sais pas je viens de me réveiller. Je vais au moins relever le dossier sinon » j'essayais un peu de me relever et y arrivait mais pas autant que je voulais ce qui eut le don de m'énerver et de pester comme une folle. Je saisit donc la télécommande de fit se lever le dossier du lit. Puis la regardant toujours je fus étonnée que tout d'un coup elle se mette à me tutoyer. Je n'eut pas a lui demander ce qu'elle me voulait avec ces crayons de maquillage. Et elle m'expliquait. Libre 24/24 pour moi? C'était quoi cette histoire! « Qu'est ce que vous avez bien pu faire pour vous retrouver à vous occuper d'une pauvre fille enceinte jusqu'aux yeux! » dis-je sèchement. Mon but n'était pas du tout de la vexer loin de là mais je me demandais vraiment pourquoi. Je regardais les crayons, mais je n'avais pas d'idées du tout, ça faisait belle lurette que je ne me maquillait plus. « Je sais pas … comme vous voudrez. »

Elle ne pouvais pas me dire pourquoi il n'était pas venu me voir, ça ne devrait pas m'étonner autant que ça de sa part. Après tout elle n'était qu'une simple subalterne. Une médecin. Qui devait s'occuper de moi. Ce que je détestais, qu'on s'occupe de moi … Super perspective. Je hochais de la tête. * Il n'a pas voulu faire de temps pour autre chose surtout... * je lui souriait artificiellement même si je savais bien que sa réponse était la pure vérité. C'était juste la manière dont elle avait dit ça. Comme si de toutes manières je n'avais pas besoin de savoir. Je soupirais et fermais les yeux.

« Et c'est une médecin urgentiste qu'ils envoient pour faire mon bilan de santé physique comme moral? » dis-je irritée. « Je pourrais très bien faire moi même ma propre analyse. » * Et tu devrais la faire! * * La n'est pas la question Harleen! * « Enfin bon. Pour résumer puisqu'il faut bien le faire, je vais bien, j'ai comme toute femme enceinte des hauts et des bas et des changements d'humeurs, mes hormones me jouent des tours. L'enfermement m'énerve et je ne supporte pas qu'on me touche. En gros ce n'est qu'un mental de femme enceinte. » dis-je les lèvres pincées.

Quand elle me dit que je n'étais pas un objet je ne put m'empêcher d'éclater de rire, un rire bien fort et bien puissant. Je n'étais pas un objet. J'avais passé les cinq dernières années de ma vie à contenter les hauts placés du gouvernement et je n'étais pas un objet. Mais je ne pouvais rien dire et elle ne comprenait pas. De plus je ne savais pas ce qu'il y avait écrit dans mon dossier. Si les petit bout de chou à l'intérieur de mon ventre portaient l'ADN de Drake ou non, je ne savais pas si elle le savait. Quand je réussis à redevenir sérieuse je ne lui répondit pas tout de suite quand même.

« Je pense que vous ne savez pas à qui vous parler, ce qui veut dire qu'il y a des choses que vous ignorez et que je c'est donc des choses qui doivent rester ainsi. » je souris « Comme vous le savez il faut faire très attention à tout ce qui sort de notre bouche en ce qui concerne le gouvernement, mais ne me dites pas que je ne suis pas un objet. » je haussais les épaules. Je savais bien ce que j'étais ce pour quoi on me prenait et je n'avais aucun moyen de m'en sortir, je le savais.

Je commençais à m'énerver parce que je n'arrivais pas à me relever toute seule, j'en avait marre d'être clouée à ce lit, j'avais envie de me lever de marcher et de pouvoir faire des choses. Revoir mes amies Saveur par exemple qui n'avaient pas la « chance » que j'avais d'être laissée tranquille – enfin si on veut. Elle essayait gentiment de me rassurer et de me dire que ça allait bientôt aller mieux. Dans un ou deux jour?! Mais je voulais me lever et marcher maintenant j'en peut plus. Foutu enveloppe corporelle. Elle proposait de me prescrire des vitamines. Je mourrais d'envie de lui demander pourquoi elle me consultait si j'étais la patiente, mais je ne dis rien, je voyais tout de même qu'elle faisait de son mieux. Et être désagréable n'était pas très gentil de ma part. Je souris. « Tout ce qui pourrait me faire me lever plus rapidement est le bienvenue j'ai l'impression que mes jambes ne me servent plus à rien! »

Ainsi la seule chose qu'elle avait fait avait été dans les petits papiers d'O'Brian. Comme quoi. « Hé bien bon courage! » dis-je en souriant « Parce que je ne vais pas être un rayon de soleil au pays des Bisounours », pas par méchanceté mais mon humeur changeait si rapidement.

« Heu … » des prénoms. Bizarre que je n'y ait pas pensé avant? Est ce que j'avais une idée pour ces petites filles? Pas tout à fait et j'imaginais que de toutes manières je supposais que Drake devrait m'aider à choisir. Encore faudrait il que je le voie. « Je ne sais pas. » je soupirais « Je ne sais même pas si je serais sure de les garder … » dis-je d'un air triste. « Alors leur trouver un nom … » même si John m'avais assuré que je pourrais les garder, tant que je n'aurai pas mes enfants dans les bras je ne pourrais pas y croire. Une larme coula sur ma joue et je l'essuyais de ma main « Pardon, je ne voulais pas ruiner votre travail. » dis-je.

« C'est écrit quoi dans mon dossier? » demandais-je simplement.

Oh non on n'allait pas du tout s'amuser ensemble je le savais ou du moins pas au début, il me fallait toujours du temps pour faire confiance aux gens et dans ce climat c'était encore plus difficile. Je ne dis rien et me contentais de hausser les épaules. « Je suppose qu'il n'y a de toutes manières plus de psychiatres. » et le contraire m'aurait étonné. Je la regardais si Drake avait accepté qu'elle s'occupe de moi il devait bien y avoir des raisons. « Hm non, parler a une seule personne est plus facile. Et puis vous devez bien avoir quelque chose de spécial si Drake vous a placé à de poste. » dis-je en souriant. Peut être que je pourrais l'apprécier. En faire une amie, je ne pensais pas, mais au moins l'apprécier peut être, ça serait déjà ça.

« Harleen Snow, diplômée de psychologie puis psychiatrie à l'université de Glasgow. Spécialisée dans les troubles du cerveau et les traumatismes crâniens. Mais ça c'était il y a longtemps. Je suis Quinn Harlot, Utilitaire. » c'était ni plus ni moins la seule chose qu'elle pouvait savoir de moi. Je me doutais qu'elle ignorait l'existence des Saveurs et je ne pouvais donc rien en dire. Je supposais également qu'elle ignorait que mes enfants étaient de Drake, il n'allait pas le crier sur tout les toits évidemment. « C'est tout ce que je peux vous dire, si vous voulez en savoir plus demander à O'Brian ou au Commandeur. » oh je n'avais pas peur des caméras. « Et puis si il y a des caméras. Juste au dessus de la porte d'entrée, au dessus de mon lit et également au dessus de la porte de la salle de bain. Bien sur nous sommes sur écoute également puisqu'il suffisait que je fasse un mauvais rêve ou que j'essaye de me lever seule pour qu'ils débarquent tous comme un nuage de mouches. » je souris « Mais ne vous inquiétez pas vous ne vous ferez pas renvoyer parce que vous avez sorti la trousse à maquillage. »

« On est un objet quand on ne peut plus penser par soi même, que nos sentiments , nos émotions et nos réactions sont contrôlées. Je dirais que tout Belfast est un objet en ce moment et depuis plus de cinq ans. J'ai peut être la chance – ou le malheur – de ne pas prendre l'Andragorium mais je suis autant un objets que vous tous qui le prenez, pas de la même manière voilà tout. » ce qu'elle dit me surprit et pourtant très peu, je devrait connaître le caractère de Drake depuis le temps. Mais j'avais du mal à me dire qu'il tenait à moi, c'était impossible. « On peut veiller sur un objet comme à la prunelle de ses yeux. J'ai chéri la bague de fiançailles que mon fiancé m'avait donné avant tout ça pendant des années. Et je peux vous dire que celui qui y touchait était en grand danger. »

J'étais émotive et les hormones n'étaient pas des plus agréables. Moi qui n'aimait pas me confondre en excuses, ou bien devoir pleurer en public voilà que j'étais servie. Mais l'idée de me dire que ces petits êtres pourraient ne pas être à moi me perçait le coeur. C'était invivable.

« Hm, merci. » je soupirais « Faut pas se faire d'espoir vu le peu d'enfant qu'il y a mes petites filles seront rapidement prises en charge. Et dieu sait quand je les reverrai. »

Mon profil qu'est ce que ça voulait dire mon profil? « En gros pas grand chose. » dis-je songeuse.

Ainsi il n'y avait pas non plus de psychiatre, il ne devait y en avoir plus aucun. Ca ne m'étonnait pas beaucoup. Mais elle devait avoir quelque chose de spéciale. Elle avait forcément une chose de spéciale. Je soupirais et haussais les épaules.

« Hm je pense que surtout … » je la regardais dans les yeux « … vous êtes la protégée d'O'Brian. ». Je ne mettais pas son travail en doute, juste que pour le moment je ne l'avais pas vue « en action » « Ne le prenez pas mal et ne pensez pas que je mette vos qualités de médecin en doute, loin de là, c'est juste que pour le moment je ne vous ai pas vraiment vu à l'œuvre. Et vu que je vais bien votre mission sera surtout du babysitting … » hm la santé des patients, oui bien entendu c'était ce qui comptait le plus. C'est bien normal.

Je fronçais un sourcil quand elle me disait qu'elle n'était pas contre ce gouvernement. Qu'elle était même pour. Je ne pus pas m'empêcher de rire aux éclats une nouvelle fois, devant l'ironie de la situation. Parce que je ne savais pas si elle s'en était rendue compte qu'en me disant ça, elle n'avait plus aucune chance, et ce jamais, hormones ou non, de m'entendre lui parler de quoi que ce soit de profond? Certainement que non, elle ne l'aurait certainement pas fait sinon. En voilà une qui fait bien son petit boulot de marionnette. Mais je ne préférais ne rien dire la dessus puisque que je voulais pas me mettre en colère. Ça pouvait être mauvais pour les bébés et leur santé était prioritaire – comme elle le disait si bien. Je soupirais. Comment passer mes journées avec quelqu'un qui ne partageait pas mes avis. Entre Saveurs nous n'avions pas des métiers très glorieux, mais nous pouvions parler entre nous de ce que nous voulions et nous pensions toutes la même chose. Oh mon dieu ça n'allait pas être une partie de plaisir en fait. Vraiment pas du tout. Je sentais mon cœur s'accélérer doucement. Et j'essayais de me calmer. Et je ne faisais en lui répondant.

« Pas vraiment, voyez vous contrairement à vous, on m'a interdit d'exercer et kidnappée il y a cinq ans, sans prendre la peine de prévenir ma famille.. » dis-je avec un grand sourire. « Si c'est ce que vous appelez sécurité et stabilité à la vie des gens, alors on est d'accord. »

Je détournais la tête et me forçais à respirer tranquillement et posais les mains sur mon ventre bien rebondi afin de trouver du calme. Je la regardais doucement, elle pouvait dire ce qu'elle voulait essayer de se rattraper, je ne pourrais pas lui faire confiance, hors de question. Et je resterai muette comme une tombe. Elle n'était qu'un soldat de plomb parmi tant d'autre. On me dit de faire ça je le fais, je suis conditionné pour le faire, je suis convaincu que c'est pour le bien et pour l'être humain. Elle ne savais pas – selon moi – de quoi elle parlait, elle ne savait pas ce dont était capable le gouvernement. Elle n'était pas une machine. C'était à voir, je demandais à voir. Je ne répondais rien. Je voyais bien qu'elle me prenait pour une folle, je le savais. Sans paranoïa. Je n'avais pas envie de parler de Ryan, et c'était certainement pas mentionné dans ce *** de dossier à la con. Je soupirais. Elle avait ses idées moi les miennes, pas la peine d'aller plus loin. Je croisais les bras sur ma poitrine je ne voulais pas parler de ça.

« A des gens qui se chargeront d'en faire de parfaits petits soldats à la solde de l'état … tout simplement » j'avais envie de lui hurler d'ouvrir les yeux, mais il y avait des choses qu'elle ignorait que même si je détestais l'idée qu'elle ne les sache pas et que l'on me laisse avec quelqu'un qui ne les sache pas, ça me hérissait les poils.

Ses idées avaient beau être différentes des miennes je devais avouer que cette jeune femme était assez sensée et que j'appréciais sa franchise. Une qualité bien rare de nos jours. Peut être qu'avec le temps nous pourrions nous entendre, le seul problème était qu'il y avait tellement de choses qu'elle ne savait pas. Et que je n'avais pas le droit de lui dire.

« Ce gouvernement est trop sur de lui, il se repose sur le fait qu'il est tout puissant et ne se sent pas possible d'être défait. C'est une grande faille. Mais après je suis qui moi pour dire ça. C'est juste ce que j'observe des choses. On a tous une histoire, on a tous un passé, et une raison d'être là ou on en est. »

Je fus très surprise de l'entendre s'ouvrir à moi et me parler de la confiance aveugle qu'elle avait en John. « Je peux très bien vous comprendre, mais faites attention, c'est a suivre aveuglément quelqu'un qu'on peur courir à sa perte. » mais elle s'ouvrait encore plus à moi et ça m'étonnait beaucoup, je n'avais pourtant pas été accueillante ou agréable ni même chaleureuse avec elle. Peut être qu'elle avait besoin d'en parler?! De parler tout court. Si c'était le cas je l'écouterais, j'aimais bien écouter les gens. Je hochais de la tête en l'entendant parler. « Je comprend mieux votre point de vue maintenant. En cas pareil n'importe qui ferait comme vous. Vous vous sentez redevable et comme vous le dites vous lui devez beaucoup. » je souris faiblement « Sans vouloir vous commander ni même vous conseiller, ça n'est pas ma place, loin de là, vous feriez bien d'essayer de vous distancer des choses et de lui, ce qui ne veut pas dire, le contredire, ou lui désobéir. Mais c'est humain d'aller chercher plus loin. » je souris en la regardant « Mais en même temps, ça ne me regarde pas du tout. »

Je fermais les yeux. « Ça fait longtemps maintenant, j'essaye d'être en paix avec ça même si j'avoue que je ne comprend pas vraiment. Les choses ont changé. Il a fallu s'adapter. » je lui était reconnaissante. Et je savais que j'allais me comporter en vrai caméléon avec elle. Tout simplement parce que je pouvais lui parler à elle, les médecins n'avaient pas vu ça puisqu'ils ne parlaient pas avec moi, ils parlaient de moi. « Je ne sais rien de votre histoire mais je suis également désolée que vous ayez eu besoin d'être sauvée. »

« Je sais que je ne suis pas facile à discerner et vous allez avoir du mal, mais il y a des choses que je ne peux pas dire. Ce n'est pas à moi de vous les dire, je n'ai pas envie de finir aux cachots. » je souriais. Je l'aimais bien dans le fond. Forte volontaire et têtue. Je me retrouvais un peu en elle plus jeune quelque part. Sauf peut être pour son dévouement au gouvernement, même si au début je suivait leur instructions à la lettre et s'ils ne m'avaient pas kidnappée j'aurais été le parfait petit citoyen.

« Qu'est ce qui vous fait croire que ça serait différent pour moi plus que pour les autres? Nous sommes tous des nouveaux horizons à priori, prévu pour recevoir la semence masculine, portes des enfants et recommencer. Des incubateurs … et je vois mal un incubateur s'occuper de ses créations. »

Nous allions forcément devoir développer un lien Mademoiselle Cadigan et moi c'était obligatoire, alors si c'était avec elle que je devait passer la plupart de mon temps je devrais apprendre à mettre mon égo de côté. * C'est sûr que tu n'a pas encore assez mis ton ego de côté Quinny! Depuis que l'on est Saveurs tu ne fais que ça, mettre ton égo de côté, me chasser de ta personne. *

« C'est la triste vérité. Pour quelqu'un en ma position en tout cas. Mais jene peux pas dire rester méfiante tout le temps, mais uniquement ne pas suivre quelqu'un aveuglément. Apprendre à penser par soi même et non parce que l'on nous dit que c'est la norme. » je souris « Mais les années m'ont forcée à devenir défaitiste Mademoiselle Cadigan, et j'ai appris que je ne pouvais faire confiance qu'a moi même dans ce bas monde. » c'était triste certes, mais c'était pourtant l'état des choses. Quelque part je l'enviais de pouvoir faire confiance à quelqu'un et que cette confiance soit mutuelle. Mais j'avais vu, entendu et subi bien trop de choses pour pourvoir encore avoir de l'espoir. La seule qui pourrait m'avoir fait voir les choses autrement c'était ma Destiny, ma jolie Destiny, mon rayon de soleil et l'a seule personne qui manquait à mon coeur.

« Au moins vous avez de la famille. Vous connaissez mon dossier je suppose. Et vous êtes loin d'être idiote et plutôt maligne, vous devez bien faire le lien entre Harleen Snow et Destiny Snow. La nouvelle chef de la Bouche. Ma sœur. La seule famille qui me reste. Ne me reconnaît plus. » je soupirais et une larme coulait sur ma joue. « Je donnerais tout les enfants du monde pour retrouver ma sœur. Mais malheureusement ça ne marche pas comme ça. »

Pourquoi est ce que les gens me confiaient des choses comme ça est ce que j'avais la tête de celle à qui l'on peut parler? La tête de l'emploi? Pourtant la précisément je ne cherchais pas à en savoir plus sur elle. Mon crédo était de laisser les gens donner les informations au fur et à mesure des choses. Ne pas les forcer ça pourrait les braquer et virer à l'interrogatoire, les formules à la « racontez moi votre enfance » sont un pur cliché. Réagir comme ça était absolument anti-professionnel.

« C'est beau et admirable, mais peut être en effet un peu naïf. Cependant je peut très bien le comprendre. La confiance donne des ailes. » je la regardais d'un sourire bienveillant. « Mais maintenant cela nous pose un problème. » Comme elle me regardait d'un air interrogateur je continuais. « La confiance qui devrait naitre entre nous si nous arrivons à la développer un minimum ne pourra pas totalement être entière de ma part. Je vous vois beaucoup trop attachée à O'Brian. » je baissais les yeux « Je ne pourrais jamais me confier pleinement en sachant votre dévotion à cet homme aussi grande. Si l'envie ne manque pas, le doute reste que vous alliez tout lui raconter. Ne nous voilons pas la face, vous êtes ici pour ça. M'observer et lui rapporter mes faits, gestes et états d'âmes. » voilà qui était dit. Ma confiance ne pourrait être totale. Mais elle ne pourrait l'être pour personne. Sauf peut être pour Destiny, mais c'était une toute autre affaire.

Ainsi elle le savait « Ainsi Drake vous a mis dans la confidence. Cela m'étonne un peu de lui. Je suppose donc que John n'a pas pu tenir sa langue. » dis-je d'un air embarrassé. Oh je n'en voulais pas à O'Brian, non ça me facilitait les choses. Mais je supposais qu'elle ne savait rien de mon métier car même si John tenait à cette Mademoiselle Cadigan il n'était pas fou au point de mettre sa carrière en jeu pour satisfaire la curiosité de sa protégée et révéler un des secrets les plus gardés de la Tête!

« Je vous conseille – et cette fois ci c'en est bien un – de le dire au Commandeur. Il n'est pas homme a apprécier qu'on lui cache des choses. Pour vous comme pour John vous devriez le lui dire. » et c'était sincère. J'ignorais si elle le savait et je savais que même John n'avait pas su toute la vérité la dessus, mais Garett Wilson, son propre frère avait été rétrogradé Nouvel Horizon car il avait mené une enquête dans le dos de son frère. Alors s'il peut faire ça a son frère, qu'est ce qu'il pouvait faire à une simple médecin urgentiste malgré la protection qu'O'Brian lui offrait.

Fatiguant, oui et non, disons qu'on s'y fait à force, quand ça devient notre quotidien. Ca demandait surtout énormément d'attention et de patience. Ce qui n'était pas toujours une de mes plus grandes qualités il fallait l'avouer. Du moins je n'étais pas patiente sur certains sujets en particuliers. « Oui et non à vrai dire. C'est devenu une habitude. Je n'ai rencontré ici aucune personne que j'aie estimée digne de confiance. » mis à part mes amies Saveurs et encore pas toutes. « Et croyez moi, j'en ai vu pas mal de personnes. » ajoutais-je ironiquement.

Destiny me manquait, plus que tout, comme si j'avais un énorme trou à la place du cœur, je pense même que si je ne l'avais pas revue ça ne m'aurait pas fait autant de mal de la savoir avec ses souvenirs effacés et dans la Tête. Je me serais certainement demandée pourquoi, mais ça ne me ferait pas souffrir autant. Je soupirais puis la regardais ne comprenant pas pourquoi elle était désolée. « Désolée de quoi? » mon regard était dur et voilà que je changeais encore d'humeur « Que le gouvernement que vous suivez aveuglément fasse de choses aussi horrible, sépare des familles? Que votre héros John qui est au courant de tout ne fasse rien et suive les ordres comme un petit chien? » Il suffisait que quelqu'un s'élève contre ça, et si un le faisait il serait soutenu, c'était certes la chose la plus difficile à faire. Mais c'était nécessaire. Hm … je soupirais, oh je n'agressais pas John non, mais je trouvais vraiment rageant que personne ne trouve ça pas normal d'implanter de nouveaux souvenirs, et John était dans la confidence. Et si il était dans la confidence je supposais que Séverine l'était également. « Je doute que Drake apprécie de savoir que votre petit héros vous raconte tout ce qu'il sait et qu'il ne devrait dire à personne. »

« Vous le dites vous même, vous n'êtes honnête avec moi que parce qu'on vous l'a demandé. Je ne me permettrai pas de vous juger mais si le dossier est transmis il n'y a pas réellement de secret professionnel n'est ce pas? » je fermais les yeux car je sentais la colère m'envahir. « Mais qu'est ce qui vous dit que ça n'intéresserait pas John? Après tout, vous n'avez aucune idée de ce que je pourrais vous dire si j'avais l'envie d'avoir confiance en vous. » je souris doucement « Je préfère donc garder pour moi mes pensées. Je n'ai nullement l'envie de faire l'objet d'encore plus d'attention et d'intérêt. »

Je me mis à rire quand elle me disait qu'elle avait la parade si jamais Drake découvrait qu'elle savait qui est le père. Elle ne voulait pas mettre son précieux O'Brian dans une mauvaise position je supposait. Normal quand on est aveuglé par un héros. Moi ça me donnait envie de vomir. D'ailleurs, heureusement que j'attrapais la bassine à côté de moi parce que sinon il aurait fallu refaire tout mon lit. « Tout finit par se savoir un jour ici, même si c'est du fait de Monsieur O'Brian vous savez » c'était pas une menace et je ne savais pas moi même si je ne trouvais pas cet O'Brian peu sympathique maintenant que je savais qu'il révélait tout à cette médecin. Parce qu'il trahissait Drake ou simplement parce qu'il ne semblait donc pas digne de confiance? Penser sérieusement à la première solution me donnait froid dans le dos, mais … j'avais tout de même raison sur un point. Chez les Saveurs en particulier, les choses se savaient à une vitesse incroyable. « Vous préféreriez donc l'inquiéter sur ma santé qui pourrait éventuellement se dégrader, qu'admettre qu'on vous a mis dans la confidence? »

Je soupirais de toutes manières … qu'est ce que je pouvais faire qu'est ce que je pourrais faire, qu'est ce que je voulais faire. Je n'en savais plus rien. Et je ne faisais plus confiance à personne, non jamais plus je ne pourrais faire confiance en quelqu'un. C'était trop risqué. On ne peut jamais être sûr à cent pour cent de l'autre. Déjà pas même de soi, alors de l'autre … c'était inimaginable pour moi de pouvoir avoir confiance en quelqu'un ici. Dans ce bâtiment. Siofra, mon amie que j'adorais, était certainement celle qui avait le plus de ce que je pouvais donner comme confiance, et c'était elle que j'aimerais avoir à la place de cette Mademoiselle Cadigan, mais je n'avais pas le choix. Comme toujours, l'ordre est donné, on exécute.

« John fait ce qu'il veut … oui peut être, il n'est certainement pas une marionette de ce gouvernement … » dis-je avec dureté, je le savais j'avais un discours contradictoire, mais c'était du a mes sentiments contradictoires également. Mais je ne pourrais pas faire confiance à John. « Qui parle de jugement ici, je ne fais que constater que votre héros suit à la lettre ce qu'on lui demande. Ou non plutôt qu'il vous révèle des choses qu'il ne devrait pas. Je ne sais même pas quelle chose est la pire. » je soupirais « Enfin … la conversation est stérile vu les étoiles dans vos yeux quand vous prononcez le nom de John. » et je n'impliquais pas d'amour, mais de la confiance, l'aveuglement. Et quelque part la bêtise parce que c'était un peu le cas. Du moins, de mon point de vue.

« Je suis absolument contre ce Gouvernement. Et c'est pas nouveau. Je ne le revendique peut être pas toujours haut et fort, mais c'est pourtant bien le cas. Mais ce n'est pas parce que l'on aime pas votre précieux gouvernement que l'on est des Rebelles, non je trouve leurs actions navrantes et idiotes, c'est pas par la force que les choses passeront et pourront changer. Ça j'en suis certaine. » je la regardais comme si elle n'avait rien compris du tout ce qui en mon sens était bien le cas « Ce que vous prenez pour de la fidélité envers le Commandeur n'est autre que de la peur. Et certes peut être un peu d'inquiétude, il ne faut pas oublier – puisque vous le savez – que je suis enceinte de lui. Ce qui créée malgré tout un lien entre nous, même s'il n'est pas forcément souhaité. Il est le père de mes enfants et même si je n'apprécie pas ce qu'il fait il le sera et le restera toute leur vie. »

Je souris doucement « Oui mais encore une fois vous ne connaissez pas mes pensées. Vous ne savez pas si ça pourrait intéresser John ou pas. » je pausais un petit peu avant d'ajouter « Et puis si vraiment rien de cela ne l'intéresse pourquoi êtes vous la? Et pourquoi devoir leur faire des rapports? Vous ne pouvez pas faire comme les autres avant vous? »

Puis elle impliquait qu'elle préfèrerai inquiéter Drake sur ma santé et celle des petites que lui avouer que John lui a dit qu'il était le père. C'était assez nul je devais bien avouer. Je pouvais comprendre la volonté de ne pas se faire taper sur les doigts mais quand même. Enfin elle verrait bien, après tout peut être qu'elle n'avait jamais vu Drake en colère, parce que … dans ces cas là on ne veut pas être dans le coin! Ni celui contre qui la colère est dirigée. Il a bien destitué son PROPRE frère de ses fonctions … Je ne dis rien me contentant de la regarder simplement, la conversation était stérile elle était le robot de John.